C'est en bus de nuit que je rentre à Delhi. J'ai opté pour cette option car j'ai pu réserver mon billet sur internet contrairement au train où c'est hyper compliqué et toutes les agences de Varanasi n'acceptaient que du cash! 12h de route, 1 400 roupies (28$ cad) et quelques secousses plus tard, me voilà arrivée en ville. C'est dingue comment Delhi peut être calme comparée à Varanasi!!! Je séjourne au Stops Hostel (500 roupies/10$ cad), super Guesthouse, avec pour la première fois un wifi qui fonctionne très bien! Je n'ai qu'une demi-journée dans la capitale, je décide donc de prendre le tour culinaire organisé par mon hôtel (300 roupies guide/transport + 200 roupies nourriture + 50 roupies pourboire = 11$ cad). Seule inscrite, je rencontre Marie-Josée, une québécoise fort sympathique, qui se joindra à moi. Vikram (pour les fans de Friends, ça vous dit quelque chose!?), notre guide, nous emmènera dans les endroits les plus cachés de Old Delhi pour nous faire goûter la bouffe de rue et notamment le Kulfi de mangue, un samosa végé, un dessert dont je ne me souviens pas le nom, un sandwich paneer/mangue et enfin un currie de chèvre (assez caoutchouteux cet animal!) et kebab. Une belle découverte et ça conclut mon séjour en terre indienne. Déjà hâte d'y retourner pour en voir davantage!
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Mes problèmes de carte de débit n'étant toujours pas réglés (celle envoyée à Katmandou est arrivée 5 jours après mon départ et je n'ai jamais reçu celle envoyée au centre de méditation), je dois retirer des sous avec ma carte de crédit en mode avance de fonds. Petit retour en arrière, en arrivant à l'aéroport de Delhi, j'essaie 5 ATM et aucune ne fonctionne. Par chance j'avais rencontré une américaine qui m'a avancé l'argent pour le taxi. Arrivée à l'hôtel, j'appelle ma banque pour la 20e fois depuis le début de mon trip qui m'indique qu'avec certains guichets, je dois faire des petits retraits genre de 20 à 40$. Ça va me coûter cher en frais tout ça!!! Le lendemain je pars à la recherche de sous et j'arrive à sortir 2 fois 2 000 roupies (soit 80$ cad au total), heureuse de voir apparaître Gandhi sur ces bouts d'papier! Et puis, en sortant du stage de méditation, nous apprenons que le gouvernement indien a décidé que les billets de 500 et de 1 000 roupies n'avaient désormais plus de valeur, à cause d'un trafic de faux billets. Au début nous n'avions pas compris l'impact et puis lorsque nous arrivons à Jaipur, c'est jour férié, toutes les banques sont fermées et les guichets sont vides. Bon, heureusement que c'est une grande ville plutôt développée, les paiements par carte de crédit sont possibles pas mal partout. On achètera donc nos billets de train pour Agra (1 000 roupies = 20$ cad) et Varanasi (2 250 roupies = 45$ cad) grâce à ce moyen. Notre Guesthouse, le Moustache (400 roupies/nuit - 8$ cad) acceptera également cette méthode de paiement. À 7h du mat', Alizée et moi prenons le train en direction d'Agra où on espère pouvoir retirer de l'argent. 3h30 de trajet et nous voilà arrivées à destination. À peine sorties de la gare, les tuk-tuk nous sautent dessus. Sans-le-sou, nous leur répondons que nous n'avons pas un roupie en poche et qu'il nous faut trouver une banque pour pouvoir payer la course. Le chauffeur nous emmène donc dans une agence dans laquelle seuls des touristes vont et nous comprenons vite pourquoi, nous avons pu retirer un maximum de 2 000 roupies (40$ cad) moyennant des frais de 500 roupies (10$ cad), du vol!!! Mais pas le choix, nous ne sommes à Agra que pour la journée, pas le temps de faire la file au guichet. Par contre, visiter le Taj Mahal coûte déjà 1 000 roupies (20$ cad), 300 roupies chacune (6$ cad) pour la journée de tuk-tuk et il nous faut manger. À la fin de la journée, nous serons de nouveau à sec... quelle galère!!! Bref, on laisse ces problèmes d'argent de côté le temps de notre visite du Taj Mahal. C'est par la porte sud que nous accédons au site. Je propose à Alizée d'y entrer en regardant le sol et de ne lever la tête qu'une fois bien en face du monument... frissons!!! Quelle merveille, quelle beauté, quelle splendeur. Malgré les rénovations que l'on aperçoit, je reste sans voix face à cette magnificence d'un blanc immaculé. Malheureusement l'argent nous faisant défaut, nous ne pourrons visiter le fort d'Agra ou tout autre site qui nous intéressait. Nous passerons le reste du temps à la gare à attendre notre train de nuit pour Varanasi, mon laptop sur les genoux, à regarder Le Prénom!! Le train partira avec 1h de retard. Dès qu'on trouve notre couchette, dodo presque instantané, la journée m'a épuisée! Arrivées à Varanasi avec 2h de retard où Marine, l'amie d'Alizée, nous attendait. Elle nous emmène jusqu'à son hôtel situé dans la vieille ville, juste au bord du Ganges, le Brahmdev Guest House (200 roupies chacune en chambre double par nuit - 4$ cad). À peine posé mon sac, je pars à la recherche de Gandhi. Je trouve une ATM où il y a une queue d'enfer mais je sais qu'il n'y aura pas de frais et je devrais pouvoir retirer 2 500 roupies. C'est une file interminable, coincée entre les indiens, j'apprends ce que c'est que la patience!!! La machine est vide, nous attendrons plus d'1h qu'ils viennent la renflouer. Quand, au bout de 3h, c'est enfin mon tour de passer, je réalise qu'il se peut que ma carte ne fonctionne pas... ça sera en effet le cas. Mes potes de galère, très compatissants, m'autoriseront à essayer plusieurs fois mais rien ne sortira. Je suis en tabarnac. Pas le courage d'en trouver une autre pour essayer de nouveau, on verra demain. C'est donc reparti pour un tour, cette fois Alizée m'accompagne. Nous commencerons par nous rendre dans une banque près de notre Guesthouse. On fait la file. D'abord on nous indique de nous mettre dans celle des femmes et puis il y en a une autre qui se forme, celle des touristes. On entre dans les premières mais on apprend qu'ici on peut uniquement échanger de l'argent, pas faire de retrait. Super! On nous envoie donc dans une autre institution, à une vingtaine de minutes en tuk-tuk. On promet à notre chauffeur de le payer après notre retrait... enfin si on arrive à retirer des sous! 2 files d'attente ici aussi, une pour les femmes et une pour les hommes. Évidemment il y a bien plus de monde du côté de la gente masculine donc la règle qui s'applique est 1 femme pour 3 hommes. Nous attendons donc 2h avant que ce soit notre tour. Alizée n'a aucun problème et quand vient mon tour, le premier essai échoue. Je réitère une 2nde fois en demandant 1 000 roupies seulement (20$ cad) et là j'entends les p'tits billets de 100 qui se préparent à sortir. Des cris de joie retentissent dans la petite cabine dans laquelle nous sommes 6 à 8 personnnes entassées les unes sur les autres. Les indiens sont presque aussi heureux que moi!!! Aaaahhh quel poids en moins, je vais enfin pouvoir visiter la ville! On se paie un super lunch et balade sur le bord du Ganges jusqu'au site de crémation, intéressant, spirituel et photo interdite de peur de voler l'âme des morts. Le lendemain, trop crevée pour me lever tôt et voir le lever du soleil, je décide de déambuler dans les ruelles de la vieille ville et d'observer de nouveau tout c'qui se passe dans cette célèbre rivière car on y jette pas seulement des corps ou des cendres, on y fait sa lessive, on s'en sert pour se doucher, on s'y baigne, on y prend de l'eau pour je ne sais quel usage, on y prie et de nombreux bateaux touristiques y naviguent... fascinant! À la question "comment sont les indiens?", je répondrai qu'ils sont très gentils et serviables. C'est vrai qu'ils sont souvent insistants mais ils ne sont pas méchants. Comme en Chine, l'Inde est ultra peuplée, il faut faire sa place, les bonnes manières sont par conséquent très souvent oubliées. Je ne me suis jamais sentie en danger malgré toutes les histoires d'horreur que nous pouvons entendre dans les médias. C'est clair que majoritairement vous ne croiserez que des hommes car les femmes sont, pour la plupart, mères au foyer. Les hommes sont intrigués par nous, petites blanches, et encore plus si tu es blonde aux yeux clairs comme c'est le cas d'Alizée qui se faisait arrêter constamment pour un selfie! Ils te regardent avec insistance mais ça s'arrête là. Il suffit de les ignorer. J'ai été agréablement surprise par ce peuple et, comme dans tous les pays, il faut être prudent, mais ne psychotez pas sur l'Inde, ça reste tout à fait faisable, même en mode solo!
Ça faisait un petit moment que je pensais à la méditation et que j'me disais que l'Inde pourrait être le lieu idéal pour vivre cette expérience. Car oui, c'est toute une expérience, c'est mon expérience que je vous partage sans vouloir vous influencer ou tout vous dévoiler mais plutôt pour vous raconter mon histoire. C'est donc sur la méditation Vipassana que j'ai jeté mon dévolu. Qu'est-ce que c'est? C'est l'une des plus anciennes techniques de méditation de l'Inde qui enseigne l'Art de vivre, le remède universel pour soigner les maux du corps et de l'esprit. Intriguant hein? C'est un cours de 10 jours durant lequel tu dois te plier aux 5 commandements suivants: - tu ne tueras point - tu ne voleras point - tu t'abstiendras de toute activité sexuelle - tu ne mentiras point - tu ne consommeras aucune drogue et à des règles très strictes: - aucune communication n'est permise qu'elle soit verbale, gestuelle ou écrite - aucun exercice physique n'est autorisé à l'exception de la marche de santé dans un endroit bien déterminé - lecture, écriture, musique, téléphone, internet sont strictement interdits Alors il reste quoi dans tout ça? Et bien méditer, méditer et encore méditer!! Voici notre emploi du temps : C'est le Vipassana Centre de Jaipur que je sélectionne. Situé à 7 km du centre ville, il est entouré d'une forêt qui garantit un calme certain enfin, en dehors des heures de rave party!!! Après avoir complété les différents formulaires d'inscription, on t'assigne une chambre individuelle dans le quartier des femmes. C'est une petite maisonnette plutôt mignonne mais assez rudimentaire : une table qui sert de base de lit, un matelas d'une dizaine de centimètres d'épaisseur et pas de douche mais une bucket shower. Tu remets ensuite tes biens personnels, tu fais tes derniers achats à la boutique (mais si besoin de quelque chose en cours de séjour, tu peux en faire la demande par écrit), un p'tit snack est servi et je fais la rencontre de 2 françaises, Magali et Alizée, avec lesquelles nous échangerons les motivations qui nous ont conduites ici. Le soir venu, petit rappel des règles de vie aux 68 femmes que nous étions (majoritairement indiennes), présentation du personnel et enfin c'est silencieuses que nous entrons dans le Dhamma Hall pour la première fois. La première d'une loooongue série. Et il nous faudra attendre 10 jours pour parler de nouveau. On nous attribue un coussin numéroté qui sera notre place attitrée durant toute la durée du cours. Nous faisons la connaissance de notre teacher qui nous expliquera l'étape #1 pour pratiquer Vipassana: "observe your respiration from the top of the nose to the upper lip".... ouais je sais, ça paraît difficile à comprendre et je peux affirmer qu'au début tu piges rien! Mais je me dis que les explications arriveront au fur et à mesure. Le gong retentit à 4h du matin pour un début de méditation à 4h30. La tête dans l'cul, j'enfile une veste, ma frontale et c'est parti pour 2h d'observation de ma respiration dans la zone nasale!!! Bon alors je dis 2h mais en réalité mon esprit ne cesse de vagabonder, difficile de me concentrer et étrangement, malgré l'heure matinale, je suis tout de même en forme. Pour être honnête, j'ai dû focuser sur ma respiration environ 15 min au total et s'asseoir en indien aussi longtemps devient hyper inconfortable et douloureux. 6h30, premier petit-déjeuner qui sera malheureusement identique tous les matins : porridge, gâteau coco et chai tea. Ensuite c'est la douche au saut. Je n'ai pas d'eau chaude dans ma chambre je vais donc au robinet extérieur me fournir. Micro dodo avant que le gong ne retentisse à nouveau à 8h pour une méditation jusqu'à 11h. Coup d'barre, je pique du nez de nombreuses minutes en espérant que je n'ai pas ronflé!!! Je ne sais plus comment m'asseoir, incapable de garder la position. J'imagine que ça s'améliorera avec la pratique. Lunch time qui manquera également de diversité tout au long du séjour, un genre de thali végé : légumes/sauce aux lentilles/riz/chapati, on est loin des succulents plats indiens qu'on s'imaginait manger! Un peu de temps libre pour marcher en rond dans notre carré de sable telles les prisonnières au maximum dans Unité 9 (série TV québécoise), prendre un peu de soleil sur un banc, observer la faune qui cohabite dans ce somptueux endroit j'ai nommé les singes, les paons, les suisses, des tas d'oiseaux aussi différents que somptueux, faire une sieste ou sa lessive bref, un moment à nous. 13h c'est la reprise jusqu'à 17h, avec des pauses de 5 min à chaque heure bien sur. Là encore garder la position et lutter pour ne pas tomber dans les bras de Morphée fut un vrai défi! Tea break : un chai et une poignée de riz soufflé salé... c'était notre dernier repas de la journée. Nouvelle séance de méditation de 18h à 19h et puis on fait la connaissance de S. N. Goenka par téléviseur interposé, le Guru qui a ouvert le premier centre Vipassana, un homme inspirant et pince-sans-rire, son charmant et amusant accent indien nous fera souvent glousser mais c'est surtout son discours et ses paroles sages que nous retiendrons. J'attendais tous les jours ce moment avec impatience car je savais que j'allais sortir de là avec de nouveaux outils, de nouvelles leçons de vie. Après son discours tout en sagesse, nous méditons de nouveau 30 minutes avant de filer dans notre chambre où le sommeil ne tarde pas à venir. Voilà à quoi ressemblait notre journée type. Même si le programme, la bouffe, les gens restaient identiques, nous changions, petit à petit, jour après jour, nous devenions meilleures, nous devenions plus fortes. C'est au 4e jour que nous avons commencé le "vrai" travail de méditation: "observe the sensations from the top of the head to the tips of the toes". Les yeux fermés, en essayant autant que faire se peut de garder la position, du moins durant les 3 cours de groupe appelés Adhitanna seating, nous mettons l'emphase sur les sensations de notre corps en gardant en tête le concept "anitcha" : tout ce que l'on ressent est impermanent. Il nous fallait travailler dure, être attentives malgré les bruits ambiants genre rots, pets, raclements de gorge et reniflements (on est quand même en Inde hein), être sérieuses et persévérantes. Nous sortions de nos séances totalement ankylosées et épuisées. Les jours défilaient et le 7e je me réveille avant la cloche, fiévreuse, courbaturée et complètement déshydratée... oh non pas la grippe!!! Je fais l'école buissonnière ce matin et reste au lit jusqu'au petit-déjeuner. Et puis je me motive, me force à boire presque 4 litres d'eau dans la journée et applique les techniques de méditation à la lettre. Le lendemain c'est la voix qui me fait défaut (ça tombe bien, on ne parle pas!), toux et nez qui coule... finalement c'est un rhume, ouf! Et puis on approche doucement mais sûrement de la fin. On sent la fébrilité dans l'air. On a hâte de partager notre expérience entre nous. Le jour 10, c'est après la méditation de 8@9 que nous pouvons parler de nouveau. Toutes souriantes, nous quittons la salle, sans baisser la tête cette fois et en nous exclamant de joie : on l'a fait! Embrassades, accolades, félicitations, larmes de joie, c'est fini!!! Le "noble silence" comme ils l'appellent sert non seulement à garder les gens concentrer mais aussi à ne pas comparer les expériences qui sont finalement très personnelles à chacun et ainsi éviter la frustration de ne pas "réussir comme tout le monde". Dans tout groupe, il y a un quota de new et old students, nombreuses sont les femmes qui faisaient cette formation pour la 2e, 3e et même 4e fois... tout simplement impressionnant et d'autant plus intéressant car elles partageaient ce qu'elles avaient vécu et dependamment des endroits où se trouvait le centre (car il y en a partout dans le monde), l'expérience était différente. Lorsque je parlais de Vipassana, certaines personnnes mentionnaient la crainte que ce soit une secte. Il faut savoir que la formation est gratuite, ça fonctionne sur une base de dons et tout le personnel est bénévole. Le but? Permettre à tous d'accéder à l'éducation Vipassana et nous mettre nous, étudiants, en situation de faire l'aumône tel un moine ou une nonne et éviter ainsi les reproches sur la qualité de la nourriture et du logement. Pas fou! Je ferai un don de 4 000 roupies soit l'équivalent de 80$ cad. Je souligne aussi le fait que cette manière de vivre est totalement respectueuse de l'environnement: - je me lavais tous les jours avec un demi saut d'eau chaude - au réfectoire, aucun gâchis de nourriture - nous vivions en parfaite harmonie avec les animaux du coin qui étaient en totale liberté - peu de consommation d'énergie puisque nous n'avions aucun appareil électrique Dans toute formation, il est impossible de tout assimiler, le mieux c'est de se contenter de retenir 2 à 3 éléments mais de se les approprier parfaitement. Alors voilà ce que m'a appris ce cours : - ça n'est pas les autres qui nous rendent malheureux, en colère, joyeux... nous sommes les seuls responsables de nos émotions, il ne tient qu'à nous de les changer - no craving, no aversion / pas de désire, pas d'aversion - "anitcha", tout est éphémère : la peur, la douleur, le bonheur, la vie... J'ai adoré faire cette expérience, être entourée de ces femmes toutes plus extraordinaires les unes que les autres, de tous âges et toutes origines, qui m'ont poussé sans le vouloir à aller jusqu'au bout. Je suis engagée à poursuivre la méditation 1h par jour... même si Goenka en conseille 2, je reste réaliste ;) À la question "à conseiller" je répondrai que ça n'est pas pour tout le monde, qu'il faut le sentir et y aller l'esprit ouvert prêt à recevoir une leçon de vie. Be Happy! Un documentaire intéressant pour ceux qui veulent en savoir plus sur Vipassana : Doing Time, Doing Vipassana |
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